Les Rolling Stones Exilé on Main Street de Nellcote à Madison Square Garden (1971 - 1972) *pour Utahna, dont c'est le fantasme!

The Rolling Stones

 Exilé on Main Street!

1971 - 1972  

de

Nellcote

au

Madison Square Garden

 *pour Utahna, dont c'est le fantasme!

les Rolling Stones doivent gérer la crise provoquée par Altamont, concert gratuit aux conséquences dramatiques (assassinat de Meredtih Hunter par un Hells Angel alors qu'il pointait un pistolet en direction de Mick Jagger) et sont en conflit avec leur manager Alan Klein.  Rappelons qu'à cette époque les revenus des artistes provenaient essentiellement des ventes de disques; les tournées généralement déficitaires, servaient de support promotionnel.

Par ailleurs, les relations entre Jagger et Richards sont quelque peu distendues, Keith n'acceptant pas le fait que Mick ait pu avoir une relation sexuelle avec Anita Pallenberg (sa compagne) lors du tournage du film Performance. Il suffit de lire la biographie de Keith  paru en 2010 pour se rendre compte de l'impact de cet évènement. Il dit au sujet du cinéaste, je cite  "Donald Cammell s'intéressait plus à la manipulation qu'à la direction d'artistes. C'est la trahison amoureuse qui le faisait bander, et c'est ce qu'il voulait mettre en scène dans Performance"

Des tournées 69/70 sortira le mémorable album live Get yer ya ya's out dernier disque officiel pour Decca., considéré comme un des meilleurs live jamais sorti. Bien que la pochette précise que les enregistrements ont été effectués en novembre 1969 au Madison Square garden, tout laisse à penser que des morceaux sont extraits des concerts parisiens de 1970, notamment Honky Tonk Woman où Jagger reprend les paroles suivantes :"I played a divorcee in Paris ".

Lors des concerts parisiens Jagger sera contraint de laisser la paroles à des anarchistes qui voulaient envahir la scène. Altamont et le lien qui a été fait avec Sympathy for the devil ont accentué l'image de violence et de satanisme des Rolling Stones. Pour conclure le contrat qui lie les Stones à Decca  ceux-ci proposerons, comme ultime provocation, Cocksucker blues (le blues de l'enfoiré), chanson dépouillée et minimaliste qui n'apparaîtra finalement que sur des bootlegs.

En avril 1971 les Rolling Stones sortent Sticky Fingers, dont une partie des sessions remontent à la tournée américaine de 1969 (Brown Sugar, Wild Horses, You gotta move). Ce sera le premier album avec une vraie participation de Mick Taylor, même si c'est Ry Cooder qui joue la slide sur Sister Morphine. Par ailleurs, Il s'agit du premier disque sorti sous le propre label du groupe  Rolling Stones Record avec l'apparition du célèbre logo. La Direction en sera confiée à Marshall Chess fils du fondateur  de Chess Record (Chess record était une maison de disque spécialisée dans la musique soul, blues et rock noire américaine).  La  distribution du label RSR était assurée par Atlantic Record dirigée par les frères Etergun  (Ahmet Etergun, décédera en 2007 suite à une chute intervenue lors des concerts du Beacon Theater - Shine a light-). Durant cette période Keith est musicalement fortement influencé par Gram Parson; Wild Horses en étant le parfait exemple, cette chanson étant un hommage du premier au second.

Parallèlement les problèmes financiers s'accumulent. Alan Klein qui assurait les revenus des Stones contre certains droits avait omis de régler les impôts afférents à ces revenus, alors que le taux d'imposition sur les gros revenus atteignait 83% en Angleterre. C'est suite à ces problèmes que Jagger reprendra la gestion financière du groupe avec l'aide du prince Rupert Lowenstein qui officie encore aujourd'hui comme conseiller financier.

Ces difficultés financières, contraignent les Stones à s'exiler en France avec femmes et enfants. Une tournée d'adieu à l'Angleterre précèdera le déménagement, avec les fameux concerts du Rondhouse et du Marquee où un violent incident éclatera entre Keith et Pendelton, propriétaire de la salle. Si Charlie et Bill s'établissent respectivement à Saint Martin du Gard et à Saint Paul de Vence (à ce jour ils ont toujours leur pied à terre en France), Keith élira domicile à Saint Jean Cap Ferrat

(Nellcote) avec Anita Pallenberg et Marlon, tandis que Mick  s'installera dans l'arrière pays niçois mais résidera également souvent à l'hôtel. Nellcote est une immense villa, chargée d'histoire, qui a été construite au 19éme siècle  par un banquier d'affaires. Selon Keith, au cours de la seconde guerre mondiale, elle aurait servi de QG aux nazis qui auraient transformé les caves en salles d'interrogatoires et de tortures. A son arrivée sur la cote d'azur,  Keith était clean et profitait pleinement des joies de la mer et du soleil en multipliant les sorties avec son fils Marlon.

Acte 2 : JET SET ET VIE A NELLCOTE

Dès leur arrivée en France, à l'occasion de la sortie de Brown Sugar, single de Sticky Fingers, les Stones organisent une grande fête au yacht club de Cannes en compagnie d'Ehmet Etergun et Eddie Barclay.  Sticky fingers, plus grand succès commercial du groupe à l'époque, sera l'album qui propulsera les Stones dans le monde de la célébrité internationale.


En 1970, lors du concert des Stones à Paris, Donald Cammell présente Bianca Perez Morena de Macias à Jagger qui en tombe immédiatement amoureux.

Fille de diplomate nicaraguayen elle avait intégré le monde parisien de la mode et était même présentée comme la nouvelle fiancée de Barclay. Son intégration au sein du groupe est compliquée, alors que Marianne Faithfull s'entendait parfaitement avec Keith et Anita du fait d'un mode de vie très proche, Bianca apparaît comme une fille précieuse et bourgeoise. Anita Pallenberg, la compagne de Keith, fera tout pour lui pourrir la vie et cette relation ne fera donc qu'amplifier la distance qui était déjà apparue entre Mick et Keith (cf acte 1).

Le 12 mai 1971, Mick épousa Bianca, à Saint Tropez alors qu'elle était déjà enceinte de Jade. Avant le mariage, les premières tensions apparaissent dans le couple au sujet du contrat de mariage proposé par le chanteur (amoureux mais pas naïf -ndla) Alors qu'il souhaitait une cérémonie dans la plus stricte intimité, ce fut une véritable émeute qui se produisit. Il est vrai qu'il était difficile de tenir secret un tel évènement alors qu'un avion était affrété de Londres pour amener les nombreux invités anglais (Clapton, Ron Wood (déjà), Mac Cartney et Ringo Starr qui étaient fâchés suite à la séparation des Beatles, Harrison, les membres des Who...).

Paul McCartney, dira au sujet de cet évènement; "si l'avion s'était écrasé s'était tout le rock anglais qui disparaissait". Roger Vadim et Nathalie Delon, témoins du mariage civil, apparaissent sur certaines photos au premier rang à coté de Keith et Ahmet Etergun. Ce mariage marquera, aux yeux de tous les fans de rock, l'entrée de Mick dans le "grand monde", et son renoncement  aux valeurs de la contre culture. La soirée fut bien évidemment l'occasion d'une jam entre musiciens. Alors que l'animation musicale était assurée par Terry Reid (Yardbirds, Jethro tull, Fleetwood Mac), Jagger montera sur scène pour interpréter quelques blues accompagné de son harmonica. La petite histoire dit, que dans ce tumulte, les parents de Mick n'auraient même pas pu offrir leur cadeau à leur fils.

Les premiers mois passés par les Stones sur la cote d'azur correspondront à une période de vacance. Tandis que Mick est en voyage de noce. Keith et Anita profitent pleinement de leur fils et du soleil comme le montre cette photo prise sur le port de Saint Jean Cap Ferrat. Plusieurs photos prises par Dominique Tarlé montrent Keith au festival de Cannes, au grand prix de Monaco ou faisant du bateau avec son fils. Cette vie tranquille sera à peine troublée par un accident de voiture entre Keith et un automobiliste italien qui dégénérera et se terminera au poste de police. Les Rolling Stones commencent à être dans le collimateur de la police et de la douane française. Un nouvel incident, qui fera la une des journaux locaux, se produisit à l'aéroport de Nice entre Anne Shirley Shepard (femme de Charlie Watts) et un douanier.

Dans le même temps le groupe recherche un studio pour pouvoir démarrer les sessions d'enregistrement de son nouvel album, recherche qui s'avèrera peu concluante. Face aux difficultés rencontrées, Keith et l'ensemble du groupe décident d'enregistrer à Nellcote avec le studio mobile du groupe. Celui-ci arrivera début juin 1971. A ce moment là Keith et Anita étaient encore clean  en matière des drogues dures.

Deux facteurs vont faire replonger Keith, un accident de Kart qui le blessera au dos et le fera énormément souffrir physiquement et le fait de devoir travailler sur un nouvel album à son domicile. Nell cote deviendra alors largement ouverte vers l'extérieur. Gram Parson y séjournera avec sa fiancée jusqu'à ce que Keith décide de le virer pour incompétence d'humeur avec Anita et Mick. Il faut dire qu'à cette époque Gram était difficile à gérer et que la tension entre les occupants de Nellcote n'avait cessé de croître. C'est à ce moment que les drogues arrivent en masse, notamment l'héroïne. Selon son chauffeur, Keith lui aurait même demandé de mettre de la drogue dans un jouet de Marlon acheté en Angleterre pour assurer son transfert sur la Cote d'Azur. Il est vrai que la présence des Stones à proximité de Marseille aiguise l'appétit des dealers Corses et marseillais. Dans le même temps la jeunesse locale traine souvent à NellCote à l'image de la fille du maire de Saint Jean Cap Ferrat qui se serait même droguée à la villa.

Les musiciens du groupe qui habitent loin (Charlie, Mick Taylor ...), sont hébergés par Keith lors des sessions. Dans l'interview donnée par Anita à l'occasion de la réédition d'Exile en 2010, elle fait un constat amère de cette période et souligne la difficulté de la vie en communauté dans un contexte de création artistique. Les relations entre Keith et Anita vont donc se détériorer, phénomène amplifié par des prises de drogues de plus en plus importantes.

Le studio mobile arrivé à Nellcote, tout est prêt pour débuter les enregistrements. L'nstallation est complexe du fait de la situation géographique des lieux. Ainsi le producteur (Jimmy Miller) et l'ingénieur du son (Andy Johns) sont dans le camion alors que les musiciens sont dans les sous sols e la villa. Par ailleurs l'installation électrique, quelque peu ancienne, et l'humidité des caves génèrent de nombreux désagréments. Beaucoup de temps sera perdu afin de trouver les meilleurs emplacements pour les amplis et les musiciens. Anita Pallenberg dira que la musique était si forte qu'elle s'entendait du village.

La pression est forte car les Stones se sont engagés à livrer, pour la première fois de leur carrière, un double album et le contrat  qui lie Rolling Stones Record et EMI prévoit la sortie d'un disque tous les 18 mois.

Comme à chaque album, les Stones s'appuient sur les morceaux ou les bribes de morceaux déjà enregistrés et non retenus lors des albums précédents, sweet black anget, sweet virginia, stop breaking down, loving cup et shine a light sont dans ce cas. Le processus de création du groupe se rapproche de celui des jazzmen notamment pour ce qui concerne Keith Richards, Keith arrive avec une idée de riff et la fait tourner à l'infini avec les autres musiciens du groupe à l'occasion d'interminables jam. Charlie Watts souligne qu'il est très intéressant de travailler avec Keith car celui-ci permet à chaque musicien de s'exprimer sans aucune censure.

Les sessions sont à géométries variables. Mick est souvent absent, restant au chevet de Bianca à Paris alors que se grossesse arrive à terme. Charlie, qui habite loin, reste en quasi permanence à Nellcote il considère cette période comme une période d'échanges privilégiés avec Keith.

Keith qui est sur place, n'est pas toujours présent aux sessions alors que les techniciens et les musiciens sont obligés de se plier à son rythme de travail. Andy johns se rappelle que Keith absent lors d'une séance l'avait rappelé en pleine nuit pour enregistrer une partie de guitare.


Mick Taylor, selon certaines sources, aurait connu de grandes difficultés à s'intégrer au sein de ce processus créatif, Keith lui reprochant d'être un excellent musicien de scène dont la contribution en studio d'enregistrement était largement insuffisante. A contrario, un extrait du documentaire sorti en 2010 sur cette période, montre Mick Jagger plaçant les interventions de chaque musicien sur le démarrage d'un morceau tout en laissant une grande liberté à Mick Taylor.

Lors de ces sessions, l'alcool et les drogues circulent en abondance. Bill wyman lorsqu'il parle de cette époque évoque de longues périodes d'attentes liées au rythme chaotique adopté par Keith qui pouvait travailler 3 jours de suite sans dormir. Il est vrai que son addiction à l'héroine ne cesse de s'accroître au fil du temps. 

Lors des sessions les Stones empilent les pistes de musiques avec nombres de versions pour chaque "morceau". Jimmy Miller, précisera que les bandes tournaient en continu et souvent pour rien jusqu'à une fulgurance qui sublimait la musique et les musiciens. A titre d'exemple vous pouvez écouter une version de soul survivor chantée en yaourt par Keith (Exile on main street 2 édité en 2010).

Ce mode de fonctionnement allié à un mode de vie très rock and roll va  avoir raison des organismes et les musiciens sortiront épuisés des sessions de Nellcote.

Dans le même Keith apprendra qu'Anita attend un enfant, ce qui n'est pas sans poser problème du fait de l'addiction à l'héroine du couple. Cette annonce inspirera Happy qui sera enregistré à la volée avec les 3 musiciens alors présents (à savoir : Keith, Bobby Keys et Jimmy Miller à la batterie).

En décembre 1971, une descente de police est opérée à Nellcote dans le cadre d'un opération anti drogue. L'ensemble des Stones sera inquièté ce qui va les pousser à quitter dans les plus brefs délais le territoire français. Cette opération aurait fait suite à des dénonciations et à la volonté des personnalités locales de sanctionner un mode de vie de plus en plus gênant pour la popu lation locale.

Les Stones s'envolent alors pour Los Angelès ou ils ont pris l'habitude de terminer leurs albums au studio Sunset Sound. Durant cette période les morceaux sont retravaillés avec rajout des overdubs et mise en place des paroles. Tous les moyens sont bons pour trouver l'inspiration à l'image du mode d'écriture de Casino boogie. Pour cette chanson Mick et Keith ont lancé sur des bouts de papiers des mots et des idées puis ont ensuite  construit les paroles par regroupement de ces bribes.

Une fois les chansons finalisées et les diffèrentes versions enregistrées. Tout le travail de sélection, de mixage et de production restait à faire.

Marshall Chess participera activement à cette phase. Le résultat  final ne satisfaira pas pleinement Jagger qui encore en 2010 lors de la réédition de l'album voulait reprendre le mixage de l'album. Keith, dans une interview souligne la difficulté à trouver le bon placement des titres au sein de l'album, car de ce choix dépend toute la cohérence du projet.

Autre choix stratégique, le choix de la chanson qui sortira en single. Jagger était au départ plutôt favorable à All down the line mais après diverses discussions se fut Tumbling dice qui fut choisi avec en face B Sweet black angel, chanson dédiée à Angela Davis (longtemps avant Noah).

La pochette de l'album sera conçue, sur les conseils de Charlie (toujours consulté par Mick pour ce qui est photo ou graphisme), par Robert Frank qui suivra ensuite les Stones sur la route afin de réaliser un film sur la vie du groupe en tournée.

Après maintes reports, l'album sortira le 12 mai 1972,  il comprend 18 titres qui couvrent l'ensemble des influences musicales du groupe (rock, rythm and blues, country, soul, godspel...). Les deux disques (un dans une sous pochette rouge violacée, l'autre dans une sous pochette verte) seront intégrés dans une pochette noir et blanc recouverte d'épreuves de photos (à l'intérieur seront glissées 10 cartes postales également noires et blanche qui auraient pu parfaitement illustrer Honky tonk woman).

Si la demande est forte (le premier pressage est épuisé dès les pré commandes) les critiques et le public vont être, dans un premier temps, quelque peu désorientés. Moi même, alors âgé de 15 ans et qui avait construit ma culture musicale stonienne sur Get yer ya ya's out et Sticky Fingers (album au son particulièrement léché), ai mis du temps à accepter le son et la musique de l'album.

Avec le recul, il apparaît très clairement que l'ordre et le choix des titres sera un des facteurs clé de la réussite de l'album, sa cohérence est exemplaire et valorise parfaitement chaque morceau. Il est remarquable de constater que les titres transposés à la scène constituent toujours des moments privilégiés des concerts à l'image de tumbling dice, Happy, all dowm the line, Shine a light...

Une fois l'enregistrement terminé, Keith et Anita se rendront en Suisse pour suivre une cure de désintoxication à l'héroine. C'est de ce séjour en Suisse que naîtra la légende comme quoi Keith se rendait avant chaque tournée en Suisse afin de changer son sang.

Pour Keith, totalement épuisé par le travail et la drogue, l'épreuve sera très douloureuse ses proches auraient même cru à un moment donné qu'il ne pourrait pas supporter sa cure. Le couple sera soigné à tour de rôle de manière à ce que Marlon ait toujours un parent avec lui.

Dès la fin de la cure les Stones vont se regrouper à Montreux pour répéter et préparer la tournée américaine prévue pour l'été 1972.

Acte 4 : Ladies and Gentlemen The Rolling Stones A Stones Touring Party

C'est un Keith Richards en pleine forme que l'on retrouve lors des répétitions du groupe au Casino de Montreux en prévision de la tournée américaine programmée durant l'été 1972. Un DVD, Stoned in London and Montreux, montre le groupe répéter au Rialto dans la cité Suisse. Le groupe apparaît très soudé et prêt à en découdre avec le public.

Le DVD évoqué ci-dessus  montre le groupe travailler 2 versions de Tumbling Dice avec un Keith très en verve musicalement comme le montre le blues dont la vidéo est publiée ci-contre.

 

La tournée va débuter dans la tourmente avec, en préambule au premier concert à Vancouver, l'explosion d'une bombe posée sous les camions de matériel. L a première partie des concerts est assurée par Stevie Wonder alors en pleine ascencion. Cela a toujours été la politique des Stones d'intégrer dans les premières parties des artistes de premier plan (en 1969 Ike et Tina Turner, en 1973 the meters...). Stevie Wonder assurait alors la promotion de son album Music of my mind, album qui fut le premier d'une période très créative pour le musicien aveugle.

Il s'agit du grand retour des Stones aux Etats Unis après la tragédie d'Altamont et Mick Jagger appréhende quelque peu pour sa sécurité ayant reçu des menaces de  Sonny Barger (chef de la bande qui assurait la sécurité à Altamont). Le staff qui entoure le groupe est important et les noms les plus connus sont Peter Rudge (tour manager), Alan Dunn qui accompagne les Stones à chaque tournée et Chip Monck (qui est la voix de Woodstock) spécialiste de la scène et des éclairages. Ce dernier innovera en fixant au plafond de l'avant scène, un immense miroir qui renvoie sur les musiciens les faisceaux lumineux de gros projecteurs disposés derrières eux (cf photo ci-contre).

Après les premières répétitions débutées en Suisse, les Stones se rendent à Los Angeles pour les poursuivre dans un studio désaffecter de la Warner. Le but est de se mettre en condition de concert au regard de la taille des salles qu'ils vont affronter. Dans le même temps la vente des billets se  passe dans le cahot du fait d'une demande très largement supérieure à l'offre malgré des prix élevés. Le premier concert donné à Vancouver,  cumulera nombre de handicaps à commencer le refus des autorités canadiennes de laisser se poser l'avion des Stones sur leur territoire. Il a donc fallu organiser un déplacement par cortège à partir de Washington. A Vancouver des manifestants n'ayant pu avoir de billets ont réussi à s'introduire (sans payer) dans la salle et ont provoqué des bagarres durant tout le concert. Dans ce contexte très perturbé la musique sera médiocre et le groupe ne trouvera pas réellement ses marques. La tension est palpable avec Keith Richards qui a abimé 2 guitares et marshall Chess qui critique le système d'éclairage de Monk trouvant qu'il perturbe Jagger dans son jeu de scène.

A partir de ce concert les Stones partent à l'assaut des Etats Unis. Le tapis rouge est déployé et il ne leur reste plus qu'a en recueillir les divins fruits. Tout l'underground se prostituera pour être de la partie; de Bukoswki à Warhol  de la princesse Lee Radziwill  à Truman Capote. Le groupe sera l'invité de Hugh Hefner (fondateur de Play Boy) lors de son passage à Los Angeles. Durant ce séjour, orgiaque, toute l'équipe des Stones vivra un vrai moment de Sex Drugs and Rock and Roll. Les concerts seront alors placés au second plan et constitueront une parenthèse entre les moments de débauches. Un membre de l'équipe de la Stones Touring Party (nom de la tournée) dira d'ailleurs que les musiciens avaient la chance de pouvoir évacuer sur scène toute la tension liée à ce mode de vie totalement intemporel et déjanté. Keith lui même dira "ceux qui montent sur scène tous les soir supportent beaucoup mieux tout ce merdier. D'abord parce qu'ils sont en permanence actifs, donnent tout ce qu'ils peuvent tous les soirs et savent ce que l'on attend d'eux... mais pour ceux qui restent là à attendre, à regarder le sohow et àse défoncer, c'est une autre affaire. Parce qu'ils sont en permanence tendus. Les jours se suivent, monotones, sans aucun moment exaltant".

Set list Brown sugar bitch rocks off gimme shelter happy tumbling dice love in vain sweet virginia