Quelle saveur a la chair humaine ?
Cela s’est passé à la fin du mois d’août et rares sont ceux qui en ont parlé en France. Une campagne publicitaire diffusée en Allemagne à la télévision et dans la presse annonçait l’ouverture à Berlin d’un restaurant assez unique en son genre. Un restaurant où l’on aurait servi des plats à base de chair humaine. On appelait les volontaires à passer sur la table… d’opération pour donner un peu d’eux-mêmes. Tollé monumental. Bien sûr, il s’agissait d’un canular, mis sur pied par des végétariens pour dénoncer la consommation de viande animale. Leur communiqué explique, dans un rapprochement fracassant, que “manger de la viande, c’est comme consommer des gens”, une assertion qui part du principe que les aliments donnés aux animaux seraient mieux utilisés à nourrir les affamés.
Si l’on met de côté le tabou du cannibalisme, bien plus fort que tous les interdits alimentaires dictés par les religions, ce fait divers incite à se poser une question (au choix : une question de curieux, de journaliste en mal d’audience ou de détraqué) : quel goût a la chair humaine ? C’est ce qu’a fait Martin Robbins dans le blog qu’il tient pour The Guardian. Et bien que les exemples d’anthropophagie soient nombreux, les informations précises sur la saveur de la viande taboue ne courent ni les rues ni les articles scientifiques. A défaut d’avoir sous la main le docteur Lecter, le célèbre “Hannibal le Cannibale” du Silence des agneaux, à la fois chercheur et cuisinier spécialisé dans le ragoût d’homme, Martin Robbins a fouillé dans les récits d’autres tueurs en série.
Le premier et l’un des plus célèbres d’entre eux est l’Allemand Armin Meiwes, connu sous le surnom de “Cannibale de Rotenburg”, qui avait passé des annonces où il déclarait chercher un volontaire désirant être mangé. Il en trouva facilement un, qui vint se faire dévorer chez lui en mars 2001. Lors d’une interview donnée en 2007, Armin Meiwes, condamné à la prison à vie, expliqua comment il avait préparé son steak d’ingénieur, qu’il l’avait trouvée un peu dur et que la viande “avait un goût de porc, en un peu plus amer, plus fort”. Evidemment, étant donné la personnalité très particulière du sujet, il est difficile de lui faire confiance à 100 %. Le rapprochement avec la viande de porc prend un peu plus de consistance avec les histoires, tout aussi réelles et horribles, du Polonais Karl Denke et de l’Allemand Fritz Haarmann, deux personnages dignes du film Delicatessen, de Marc Caro et Jean-Pierre Jeunet, ou des Bouchers Verts, du Danois Anders-Thomas Jensen. Ces deux hommes ont vécu dans les années 1920 et tué des dizaines de personnes, dont ils revendaient la viande au marché en la faisant passer pour du porc.
Il y aurait de bonnes raisons, scientifiquement parlant, pour que l’homme ait un goût de porc… Le cochon est en effet considéré comme un bon analogue, sur le plan physique et physiologique, d’Homo sapiens : un mammifère pas trop gros qui mange de tout. Les organes internes des deux espèces font à peu près la même taille. Je me souviens d’ailleurs qu’un médecin de l’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale, à Rosny-sous-Bois, m’avait expliqué que les travaux sur la décomposition – très utiles pour dater les crimes lorsqu’on retrouve les cadavres tardivement – se faisaient principalement sur des cochons (il existe un centre au monde, où ces recherches sont menées sur des corps humains, mais c’est une autre histoire, que j’ai racontée dans Le Monde il y a dix ans).
L’homme a un goût de cochon, emballé c’est pesé ? Pas si vite. Tout le monde n’est pas d’accord. A commencer par un autre assassin anthropophage, Nicolas Cocaign, surnommé le “Cannibale de Rouen”, condamné en juin à 30 ans de réclusion criminelle pour avoir tué un codétenu, dont il a ensuite mangé un morceau de poumon : “Ce qui est terrible, c’est que c’est bon. Ça a le goût de cerf. C’est tendre”, avait-il déclaré à un psychologue en 2007.
Autre témoignage discordant, celui de William Buehler Seabrook. Journaliste au New York Times après la Première Guerre mondiale, il voyagea de par le monde, et notamment en Afrique, où il s’interrogea sur le cannibalisme au point de vouloir tenter lui-même l’expérience. Il finit par rencontrer une tribu d’anthropophages qui mangeaient leurs ennemis tués au combat. Un des guerriers lui expliqua quelles parties étaient le plus appréciées : pour la viande, tout le dos (ce qui correspond, chez le bœuf, à l’entrecôte, au filet et au rumsteak), pour les abats, le foie, le cœur et le cerveau étaient considérés comme les morceaux de choix. Un guerrier lui avoua que, pour lui, “la paume des mains était le plus tendre et délicieux morceau de tous”. Néanmoins, Seabrook ne put satisfaire son envie : on lui servit du singe.
Mais l’homme était têtu. Revenu en France, il réussit à se procurer un morceau de chair auprès d’un interne de la Sorbonne et, dans la villa du baron Gabriel des Hons, à Neuilly, se livra enfin à son expérience, devant témoins. Seabrook cuisina la viande comme il l’aurait fait pour du bœuf, s’attabla avec un verre de vin et une assiette de riz, et goûta : “Cela ressemblait à de la bonne viande de veau bien développé, pas trop jeune mais pas encore un bœuf. C’était indubitablement comme cela, et cela ne ressemblait à aucune autre viande que j’aie déjà goûtée. C’était si proche d’une bonne viande de veau bien développé que je pense que personne qui soit doté d’un palais ordinaire et d’une sensibilité normale n’aurait pu le distinguer du veau. C’était une viande bonne et douce, sans le goût marqué ou fort que peuvent avoir, par exemple, la chèvre, le gibier ou le porc. (…) Et pour ce qui est de la légende du goût de porc, répétée dans un millier d’histoires et recopiée dans une centaine de livres, elle était totalement, complètement fausse.”
Encore un avis divergent… Quelle saveur a donc la chair humaine ? Répondre à cette question n’est-il pas aussi insoluble que le problème auquel est confronté quelqu’un qui souhaite décrire l’odeur du jasmin ? Dépeindre une saveur est un exercice très personnel, qui rassemble les sensations venant de la langue (saveurs primaires comme le sucré, le salé, l’acide, l’amer, mais aussi la texture, l’onctuosité, etc.), celles venant du nez (car les odeurs sont une composante importante du sens du goût) mais aussi la mémoire de tout ce que l’on a déjà mangé et des circonstances particulières au cours desquelles on a découvert de nouveaux aliments. Le jasmin sent le jasmin (ou éventuellement le parfum d’une femme). Et sans doute la chair humaine n’a-t-elle que le goût de la chair humaine, sans autre référent exact qu’elle même.
Lors du deuxième voyage de Christophe Colomb en Amérique (1493-96), le médecin de l’expédition, Diego Alvarez Chanca, rédige ce qui est le premier récit ethnographique consacré aux peuples du Nouveau Monde. Les cannibales dont Colomb avait entendu parler sans les voir au cours de son premier voyage sont enfin au rendez-vous. Chez ces Indiens Caraïbes, on trouve quantité d’ossements humains. Chanca écrit : “Ils prétendent que la chair de l’homme est si bonne à manger que rien au monde ne peut lui être comparé.”
Pierre Barthélémy
15/09/2010, 2:13 AM GMT
83 commentaires pour “Quelle saveur a la chair humaine ?”
Aurélien, le 15 September, 2010 à 10:02 Said:Martin Monestier a écrit sur le sujet un livre tres intéressant que je recommande vivement à tout un chacun, cependant déconseillé aux -18 ans en raison de photos… hum hum, montrant le sujet.
Dans ce livre il est d’ailleurs précisé qu’une étude dans les années 80 a été faite sur les humains et il fut démontré que nous n’étions pas comestible, car nous vivons dans des conditions sanitairement immonde. Nos corps sont remplis de dioxines et j’en passe nous rendant toxique ! Je trouve cela personnellement tres grave, car au dela de la comestibilité réside notre santé.
eomo jeanne, le 15 September, 2010 à 10:16 Said:L’homme est vraiment un loup pour l’homme.Pourquoi savourer la chair de son semblable à dire que ceux là n’agissent plus avec nos six sens et en plus c’est défier la norme divine et devenir un aliéné dépourvu de sagesse
Consoeur, le 15 September, 2010 à 10:23 Said:Enquête et papier REMARQUABLES ! De quoi ne plus être dégoûtée de surfer sur les infos insipides du Net. Un seul mot : bravo. Et, surtout, continuez.
Élisabeth Pierre Barthélémy, le 15 September, 2010 à 10:26 Said:@Consoeur : UN GRAND MERCI (j’aime beaucoup votre remarque sur les infos insipides du Net, dans un papier sur la saveur…) ! Faites connaître le Globule autour de vous !
toss, le 15 September, 2010 à 10:53 Said:Hummm! cela me donne faim. Un bon gigot d’agneau m’attend ce soir, avec epices et ail, entouré de bonne patates sautées.
Emmanuelle, le 15 September, 2010 à 11:07 Said:En effet, très bon article, documenté et sortant de l’ordinaire. A parier qu’à cuisiner, vous n’auriez ni la saveur d’un veau, ni celle d’un cochon.
E. OL, le 15 September, 2010 à 11:18 Said:Scandaleux de laisser un article pareil !
Pensez-vous que tout le monde puisse avoir le même recul sur des questions de ce style !!!!! iousri, le 15 September, 2010 à 11:33 Said:la plupart des histoires et des preuves scientifiques confirment que la viande humaine se rapproche le plus de l aviande du porc, c’est l’une des principales raisons pour lesquelles l’islam a interdit de manger du porc (cycle de digestion très court, taux élevé de dioxine, texture semblable à la chaire humaine, d’où risques sanitaires très élevés)
Antoine, le 15 September, 2010 à 11:37 Said:Je vois qu’il n’y a pas que Delarue qui s’adonne aux substances illicites… Cet article est très amusant mais semble être le fruit d’un esprit particulièrement malade.
Entre-nous, vous marchez à quoi ? Je gouterai bien, mais ça semble drôlement puissant comme produit !
Bilinis, le 15 September, 2010 à 11:38 Said:Brr, un petit frémissement me parcourt l’échine.
Je me souviens que cet été, lors d’un barbecue entre amis, je me suis grillé l’avant- bras – sans le faire exprès bien entendu. Le petit fumet qui s’est dégagé m’a rendu très confuse, car il m’a fait penser à celui d’un petit porcinet…
Pierre Barthélémy, le 15 September, 2010 à 11:45 Said:@Emmanuelle : merci pour vos encouragements.
@OL : chacun son opinion, je n’encourage personne au cannibalisme. J’ai reçu le même type de réactions il y a dix ans lorsque j’ai écrit mon reportage sur la Ferme des corps aux Etats-Unis, lieu de science unique au monde où l’on étudie la décomposition du corps humain. C’était un texte très fort, qui évoquait d’une manière inédite la place des morts dans nos sociétés. Certains lecteurs ne l’ont pas supporté parce que cela touche à des tabous, sans pour autant réclamer qu’ils soient levés. Cela interpelait trop fortement le rapport qu’ils entretenaient avec la mort, ou l’idée qu’ils s’en faisaient. Mais si on n’écrit que des textes gnangnan, à quoi bon écrire ?
@Antoine : je ne sais pas comment je dois prendre votre réflexion sur mon esprit “particulièrement malade”. On va dire que c’est de l’humour…
Emmanuelle, le 15 September, 2010 à 11:45 Said:Mais qu’avez-vous OL et Antoine, pensez-vous que cet article puisse inciter un lecteur à tester la chose sur son voisin de palier? Sous cet angle certes anecdotique, ce (le goût) sont des questions profondes sur le plus grand tabou de notre société qu’il évoque. Comment pouvez faire l’amalgame entre des esprits sans doute effectivement totalement malades (les rarissimes personnes qui ont fait ça dans notre culture occidentale) ou des scientifiques à la curiosité “limite” et l’auteur de ce sujet, c’est dingue!
Emmanuelle, le 15 September, 2010 à 12:04 Said:Je suggère également à Antoine à revenir à ses articles sur Delarue qui visiblement lui apparaissent tellement intéressants…
Cobald, le 15 September, 2010 à 12:19 Said:Je me suis régalé en lisant votre article.* Je pense que c’est une question qu’un tas de personne se pose tout en respectant les limites de la société et des comportements acquis. Un des réflexes acquis étant le dégoût devant l’idée de manger de l’homme.
De mon point de vue, manger un proche est quasi impossible. Au delà, je n’en sais rien. En situation extrême j’y arriverais sans doute.
Je vous donne ces réactions pour illustrer combien çà touche nos émotions et notre inconscient tant individuel que collectif. Traiter ce sujet à froid est d’autant plus fort. Les réactions des internautes étant un autre laboratoire sur le comportement.
Bref, un très-très bon article. Un grand merci.
Je m’en vais lire vos autres articles…* Plus fort que moi ce jeux de mot…
Ay Karamba!, le 15 September, 2010 à 12:24 Said:La recherche scientifique doit avancer même au prix de quelques tabous. Je crois que cet article est d’un intérêt plus que certain surtout sur notre façon de vivre. Si la chair humaine est comparée à celle du porc, c’est que l’homme n’est pas loin dans son comportement alimentaire de celui ci! et je trouve cela franchement grave et dégoutant! C’est aussi une invite à la modération, et ce n’est pas mauvais de s’approcher des végétariens!!!
Monty, le 15 September, 2010 à 12:42 Said:Eh ben moi cet article me donne la chair de poule !
Seb, le 15 September, 2010 à 12:43 Said:Totalement d’accord avec Emmanuelle , également avec son humour savoureux.
babouche, le 15 September, 2010 à 12:46 Said:qu’en est-il des récits de ces sportifs américains condamnés au cannibalisme pour survivre? n’ont-ils jamais évoqués le goût de la chair humaine pour ne pas heurter davantage la nature humaine?
Tagada, le 15 September, 2010 à 12:57 Said:À la lecture de ce bel article et des réactions qu’il suscite, je m’aperçois que nous sommes (presque) tous parcourus d’un frisson d’horreur à l’idée d’ingérer nos semblables. Pourquoi sommes-nous donc anesthésiés celle qu’ils meurent de faim ?
la hurlette, le 15 September, 2010 à 13:10 Said:nous avons tous sûrement dégusté avec délice des mets qui nous auraient glacé d’effroi si nous en avions connu l’origine réelle.. tout se passe dans la tête et non par les papilles gustatives et je pense nous devons être tout à fait propre à la consommation.
hypatie, le 15 September, 2010 à 13:26 Said:Pour répondre au commentaire qui précède : comme quoi on ne comprend pas tous l’article de la même manière… je n’y ai pas du tout vu une invitation à devenir végétariens !
Et puis quoi, oui nous avons un comportement alimentaire similaire à celui des porcs puisque nous mangeons un peu de tout, et nous avons un système digestif analogue, je ne vois pas en quoi cela est “grave” ou “dégoûtant” ! c’est tout mignon un petit cochon, je ne vois pas pourquoi il provoque un tel dégoût chez certains
après, l’interdit alimentaire dans le judaïsme et dans l’islam, je pense que c’est assez logique, pendant très longtemps la consommation de porc transmettait des maladies (trichinose…). mais cela a énormément diminué avec l’augmentation de l’hygiène. et maintenant avec la vache folle, la grippe aviaire etc, ça ne me paraît pas plus mauvais qu’une autre viande. ça dépend les règles d”hygiènes (qui sont parfois en régression aujourd’hui donc)
Mais je m’égare très bon article ! hypatie, le 15 September, 2010 à 13:27 Said:rectification : entre temps des commentaires ont été publiés, c’est donc à un commentaire un peu plus haut que je faisais allusion, et pas celui juste avant moi ^^
bregman, le 15 September, 2010 à 13:51 Said:Espérons que cet article ne donnera pas d’envies morbides à certains…
OL, le 15 September, 2010 à 14:36 Said:Et pourquoi pas un article sur l’intensité du plaisir qu’éprouvent les Pédophiles – c’est aussi scientifique ?
Une question scientique sur le gout de la viande, il faudrait saigner un homme pour pouvoir comparer vraiment le gout à la viande de porc car les porcs sont saignés, le sang influe grandement sur le goût… Pierre Barthélémy, le 15 September, 2010 à 14:56 Said:@OL : cela n’a rien à voir. Ou bien vous le savez et c’est de la provocation gratuite parce que vous ne supportez pas ce que j’ai écrit. Ou bien vous l’ignorez et je ne peux rien faire pour vous.
OL, le 15 September, 2010 à 15:03 Said:C’est pour développer les hypothèses scientifiques, pas de tabou dans la recherche non ?
Floribert, le 15 September, 2010 à 15:05 Said:Toutefois, la chaire humaine n’est pas necéssaire d’être goûtée!!
Pourquoi en consommer alors qu’il y a encore beaucoup à manger dans cette biodiversité planétaire?
C’est tout simplement un autre déviationnisme humain que de consommer la chaire humaine. Catastophe; n’est-ce pas? isidor ducasse, le 15 September, 2010 à 16:57 Said:j’aı ce superbe souvenir d’un passage du cote des “burning ghat” de katmandu. apres tant de temps sans viande, l’odeur des “bbq” humains m’avaıt faıt faıre d’enormes “glouglou” du bıde… bien sure, les voisins avaient ete horrifies …
İl y a tellement d’endroit au monde ou il se fait une consommation des parents morts (enterrement secondaire etc..).
je me suis toujours dit que sı un jour je doit subir une amputation, je demanderais mon membre ampute pour le gouter.
et, je precıse tout de suite, je ne suis ni pervers ni degenere Audibert, le 15 September, 2010 à 18:03 Said:“Les méthodes phylogénétiques ont permis d’établir que le bonobo et le chimpanzé commun sont, tout autant l’un que l’autre, les primates les plus proches de l’homme, nos génotypes étant semblables à près de 99 %”(Wikipédia)
Plutôt que le cochon, ces derniers ne pourraient-ils pas servir (être servis…) pour une analogie gustative avec l’humain? Shiryu, le 15 September, 2010 à 18:37 Said:Mais comment et pourquoi est ce que des gens perdent du temps à faire ce genre d’article ?
C’est une glorification de l’anthropophagie c’est cela ?
Je ne vois pas ce qu’il y a de scientifique à se demander quel goût peut avoir l’humain terrestre, de la même manière que j’ai du mal à comprendre que l’on ne retienne pas ses instincts face à la viande et que l’on ne mange que les protéines dont on a besoin et non celles dont on a envie. Car on ôte la vie pour cela il ne faut pas l’oublier … .
Je trouve cet article malsain, mais ce qui m’inquiète encore plus c’est la réaction de certaines personnes, comme par exemple isidor qui aimerait gouter son membre amputé ou encore Ay Karamba qui nous dit que certains tabous doivent être levé au nom de la sacro sainte recherche scientifique.
Et bien personnellement je pense que ce genre de remarque sont insensées et relève presque d’un comportement psychiatrique malsain.
On a pas besoin de savoir quel gout l’humain a et la pseudo recherche scientifique sur son comportement alimentaire n’est qu’un prétexte morbide.
Si une famine survenait en Europe engendré par une catastrophe naturelle ou technologique majeure, je n’ai plus aucun doute à présent sur les dérives qu’aurait certains individus pour survivre.
C’est vraiment n’importe quoi.
Pierre Barthélémy, le 15 September, 2010 à 18:40 Said:@Audibert : dans la communication de Gary Allen à laquelle je renvoie dans le texte, le témoignage de l’anthropologue Jack Petrie est cité : il goûta une fois, sans être prévenu, à de la chair humaine rôtie, qui lui fut servie dans une tribu de Nouvelle-Guinée (le texte ne précise pas à quelle date). Il compara cela à de la viande de singe, ce qui confirma pour lui la théorie darwinienne de l’évolution…
Pierre Barthélémy, le 15 September, 2010 à 18:47 Said:@Shiryu : ce n’est évidemment pas une glorification de l’anthropophagie.
Pour répondre à votre question de départ, je ne pense pas avoir perdu mon temps et j’ai appris beaucoup de choses en me documentant pour cet article. De plus, vous n’imaginez pas le nombre de personnes, parfaitement saines d’esprit, qui se posent la question à laquelle j’ai essayé de répondre : c’est une question de curiosité, de rapport au monde et à ses tabous. Je suis désolé que cet article vous ait choqué. Un dernier point tout de même : si l’argument “on n’a pas besoin de savoir ça” devient pertinent, on peut jeter tous les journaux à la poubelle avant même de les lire. Emmanuelle, le 15 September, 2010 à 19:23 Said:Si Shiryu ne “comprend pas que l’on ne retienne pas ses instincts face à la viande”, c’est à dire que l’on ne fasse pas comme quelques milliards de personnes qui ne sont pas végétariens, comment voulez-vous lui expliquer que de penser et réfléchir sur une idée n’est pas passer à l’acte ? Avoir un cerveau pour se poser des questions n’est pas une maladie psychiatrique. On se croirait revenus à l’Inquisition. Tremblez, pauvres pêcheurs, et flagellez-vous d’avoir osé penser et imaginer, de vouloir savoir ! Et si un jour vous posez instinctivement vos lèvres sur une écorchure qui saigne, on vous fera brûler pour votre ignominie d’avoir goûté à la connaissance de votre corps !
isidor ducasse, le 15 September, 2010 à 19:56 Said:durant de nombreux voyages, j’ai teste de tres nombreuses viande (singe, chien, chat, insecte, serpent, hıppo etc). c’est just un point de morale.
de toute maniere, tout ceci est purement culturel donc cela n’a rien a voir avec le sujet de l’article (excelent d’ailleurs).
en quoi la consommation rituelle de son propre corps ou celui d’un autre est elle plus choquante que les “sky burial” ou les “water burial” tibetain ou zoroastrian?
le corps mort ne detıent plus d’”ame” n’est ce pas? Audibert, le 15 September, 2010 à 21:14 Said:“Il compara cela à de la viande de singe, ce qui confirma pour lui la théorie darwinienne de l’évolution…” Mais encore…? Il trouvait que ça goûtait pareil?? Ou que c’était meilleur grâce à l’évolution;-)
Sérieusement, il me semble que la viande des singes supérieurs serait un meilleur étalon que le porc, le veau ou le cerf pour donner une idée de “notre goût”. En effet, je ne peux pas croire qu’il n’existe pas d’autres témoignages que celui de Petrie. Pierre Migeat, le 15 September, 2010 à 22:45 Said:@Pierre Barthélémy
N’écoute pas les raleurs, ton article est très marrant sans être offensant pour qui que ce soit, c’est le principe du divertissement et de l’information ….
Mais bon dès qu’on sort un peu du politiquement correct il y a toujours les godwineurs pros qui veillent, rassure toi, si ils te traitent de nazi parce que tu parles du gout de la viande humaine, cela ne veut pas dire que tu en es un Neige en Espagne, le 15 September, 2010 à 23:57 Said:@shiru : qui perd plus de temps ? celui qui écrit des articles qui sortent de l’ordinaire ou celui qui les lit jusqu’au bout en les trouvant inutiles et qui, de plus, se fend d’un long commentaire ? Vous avez beaucoup de temps, mon cher, je vous envie !
omar, le 16 September, 2010 à 12:02 Said:La société occidentale ne s’interdit rien,
Liberté d’expression, liberté de penser, liberté de conscience, d’inconscience……….
Alors pourquoi s’en offusquer, pour les besoins de la pub tout est permis. Chaleur du nord, le 16 September, 2010 à 12:19 Said:Cet article est relativement intéressant, mais il y a un point qui n’a pas été abordé.
Certes, les différences entre les avis sur le gout sont complètement différents, mais on ne peut peut-être pas se fier à tous ces avis, comme indiqué dans l’article.
Maintenant, le monde est vaste. Et les habitudes alimentaires de chacun sont différentes. Cela doit influer sur le gout de la viande humaine.
Prenons un exemple courant : le poulet. Il est certain qu’un poulet a le gout du poulet, mais la chair d’un poulet à un autre n’aura pas le même gout suivant la manière dont il est nourri.
Or pour les humains, la nourriture est encore plus variée : ceux qui ne mangent que des hamburgers, les végétariens, les carnivores, les piscivores, les insectivores (bon, ok, ça doit être très très rare chez le humains :p) etc. Je pense donc vu tous les régimes alimentaires qui existent, qu’aucune personne ne doit avoir le même goût. Nous ne sommes pas des animaux forcés de manger une nourriture unique.
C’est donc je pense une des raisons pour laquelle la viande humaine ne doit pas être descriptible et ne doit ressembler à aucune autre. Chaleur du nord, le 16 September, 2010 à 12:28 Said:Par contre je n’irai jamais gouter la chair humaine, rien que d’y penser, ça me fait des frissons partout… brrrrr…
Michel, le 16 September, 2010 à 12:54 Said:Cet article me met mal à l’aise.
Ce n’est pas le fait de parler d’un tabou qui me gêne. C’est plutôt qu’en traitant de la chair humaine comme une chair d’animal quelconque, le tabou est lui-même même transgressé.
Si le jounalisme, comme l’a fait ce Seabrook, consiste à pousser la curiosité jusqu’à tenter l’expérience soi-même, alors jusqu’où peut-on aller ? Au viol ou au meurtre pour vous ce que ça fait ?
Notre humanité ne tient qu’à un fil.
Cet article entreprend de le couper. Pierre Barthélémy, le 16 September, 2010 à 15:13 Said:@Michel et @Shiryu : c’est votre interprétation. Tout l’article montre bien que ce n’est pas une “viande” comme une autre, et pas seulement sur le plan gustatif. Et si on veut couper les cheveux en quatre, je vous dirais que, même si le cannibalisme nous choque tous (moi y compris, je le précise), il ne peut se mettre sur le même plan qu’un viol ou qu’un meurtre. D’ailleurs, dans plusieurs cultures, on mange ses morts pour les intégrer à la société. Je copie ci-dessous l’extrait d’une communication que j’ai trouvée sur le site du département d’ethnologie de l’université de la Réunion :
“La pratique de l’endocannibalisme est attestée aujourd’hui en Amazonie, chez les Yanomani, notamment. Le corps du défunt est incinéré et ses cendres, transportées avec le groupe dans ses déplacements, sont progressivement ingérées par les membres de la famille, mélangées à de la bouillie de banane. La justification qui est donnée à cette pratique est la suivante : c’est que la meilleure sépulture, la sépulture la plus honorable que l’on puisse offrir au défunt est celle de son propre corps et qu’il est de la dernière barbarie de laisser le cadavre à la consommation de vers. Il y a là aussi, d’évidence, une solution radicale au problème prééminent que j’évoquais tout à l’heure, celui de la fixation du mort et de la neutralisation de son âme. (Je rappellerai ici que cette neutralisation de l’esprit – de l’ennemi, cette fois – motivait l’art complexe des réducteurs de tête).
Mais l’endocannibalisme peut prendre des formes plus spectaculaires. Chez les Dayak de Malaisie, le cadavre des chefs et des notables était gardé à l’intérieur de leur maison jusqu’aux obsèques définitives. Le cercueil était scellé et les matières putrides qui s’écoulaient par un tuyau de bambou fixé au fond du cercueil, étaient soigneusement recueillies dans un vase de terre. Le quarante-neuvième jour après le décès, on examinait le contenu du vase, et s’il renfermait trop de matières une pénalité était infligée aux parents du mort “parce qu’ils n’avaient pas fait leur devoir”… En quoi ce devoir consistait, c’est ce que la coutume d’un autre groupe dayak nous apprend : on recueille les liquides provenant de la décomposition du cadavre et on les mêle au riz consommé par les parents du mort…”
@Omar : qu’est-ce qui vous dérange dans la liberté de penser ?
Michel, le 16 September, 2010 à 20:31 Said:@Pierre Barthélémy
Canibalisme, viol, meurtre, inceste,.. peuvent se mettre sur le plan en tant qu’interdits à ne pas transgresser.
Entre eux, il n’y a que des degrés de gravité différents.Que certaines cultures pratiquent encore le canibalisme prouve simplement que toutes les cultures ne se valent pas. Heureusement, nous n’appartenons pas à ces cultures.
Même si j’ai bien compris que votre article n’est en aucun cas une apologie du canibalisme, sa lecture m’a mis mal à l’aise, en particulier les détails de l’expérience de ce journaliste qui passe à l’acte.
C’est un occidental, et c’est un journaliste.
Pourtant, il transgresse un tabou et son éthique de journaliste me paraît gravement compromise.
Je serais d’ailleurs curieux de connaître le jugement que vous portez sur lui en tant que journaliste.Enfin, la lecture de certains commentaires que votre article a suscités, confirme ma crainte et me fait frémir : celle de voir une parole libérée, décompléxée, qu’il ne faudrait pas pousser beaucoup pour qu’elle passe également à l’acte.
Bref, détailler le tabou, c’est déjà commencer à le transgresser. Pierre Barthélémy, le 16 September, 2010 à 21:23 Said:@Michel : je ne pense vraiment pas que l’endocannibalisme dont je vous ai parlé dans mon commentaire précédent puisse être mis sur le même plan qu’un meurtre ou qu’un viol. Les justifications que les Yanomamis livrent pour expliquer pourquoi ils mangent leurs morts témoignent d’une véritable conscience morale parfaitement élaborée. Que vous soyez heureux de ne pas appartenir à cette culture, pourquoi pas, mais cela ne donne pas pour autant le droit de laisser entendre que la nôtre est supérieure (sans doute sous le prétexte que nous avons atteint un haut degré de technicité). Nous sommes différents et le plus dur, visiblement, c’est de l’accepter.
Quant à votre argument “détailler le tabou, c’est commencer à le transgresser”, je l’ai tant entendu après mon article sur la Ferme des corps que j’ai une réponse toute préparée. Si cet article vous dérange, c’est qu’il vous oblige à vous questionner sur le rapport personnel que vous entretenez avec la mort et les tabous qui y sont associés (dont le cannibalisme). C’est uniquement pour vous protéger que vous détournez (Omar fait la même chose et OL avant lui) le débat vers des histoires de “parole décomplexée” ou de “liberté d’expression”, etc.
Pour ce qui concerne Seabrook, son cas est exceptionnel puisqu’il était vraiment obsédé par le sujet. Il n’agit pas en tant que journaliste, c’est évident. Quelque chose de plus profond que la simple curiosité le pousse à tenter l’expérience. Il est dans la transgression et le fait qu’il soit journaliste est purement anecdotique. ahjumma, le 17 September, 2010 à 06:52 Said:@Michel
Je peux comprendre votre inquiétude. Vous avez raison: notre humanité ne tient qu’à un fil. D’autant plus que, des esprits faibles, il y en a plein parmis nous. Cependant, en remettant la faute sur cet article, vous allez trop loin.
Oui c’est un sujet tabou.
Oui, des psychopathes et autres personnes curieuses ont mangé de la chair humaine.
Mais cet article, ou plutôt la question derrière cet article, n’est pas le coupable. Je suis d’accord avec Pierre Barthelemy. On dirait que vous essayez de vous voiler la face. Parce que selon moi, le coupable, c’est l’humain. En tant qu’humain, nous sommes capables de tout, et biensûr du pire. Si cet article pouvait déclencher en nous l’envie de manger de la chair d’homme, c’est que l’envie en question était déjà là, cachée au plus profond de nous. Simple curiosité, envie bizarre, ou problème psychiatrique? On n’en sait rien. N’empêche que la source de notre vice, c’est nous-mêmes.
Et je me permets de répondre également à votre commentaire sur “ces autres cultures” qui selon vous ne “valent” pas autant que d’autres…. Vous vous rendez compte à quel point ces propos sont racistes? Oh là là, j’ai peur. J’ai plus peur de vous que de ces gens qui pratiquent l’endocannibalisme. Eux au moins ont une raison logique de faire ce qu’ils font. Et ils ne se croient pas supérieurs aux autres!@Pierre Barthelemy
Je me suis laissée emportée dans ma réponse, mais je tenais à vous dire bravo. Non pas parce que je soutiens le cannibalisme (oh loin, TRÈS loin de là! brrrr), mais parce que vous avez été assez courageux pour écrire un article sur un sujet aussi tabou. D’un point de vue scientifique, cet article est audacieux et bien rédigé. Du point de vue éthique, je trouve que vous avez un tact extraordinaire. Merci. Pierre Barthélémy, le 17 September, 2010 à 08:42 Said:@ahjumma : juste merci pour vos encouragements et pour avoir si bien dit les choses.
Cyril, le 17 September, 2010 à 10:46 Said:Si votre article est intéressant concernant la nature de la chair humaine, les commentaires le sont encore plus sur la nature humaine!!!
Personnellement, cela ne me dérangerait pas de manger de la chair humaine… à la condition que son origine ne soit pas immorale!!!
Je suis tout à fait d’accord avec le principe du “recyclage” de son propre corps. L’idée qu’il n’y ait plus belle sépulture pour notre corps qu’un autre corps me semble admirable. Cela rejoint mes principes selon lesquels je suis volontaire pour donner mes organes, ce qui est une transmission de soit encore plus, heu, comment dire… vénérable…
Du coup, j’ai une idée : je vais demander à ce qu’après ma mort, tous mes organes valides soient donnés, et le reste soit mangé par mes descendants…. J’imagine leur tête quand ils apprendront ça!
Plus raisonnablement, mais pourtant dans le même esprit, je souhaite depuis très longtemps que mes cendres soient dispersées aux pieds de jeunes chênes…
Enfin, à tous ceux que tout cela choque : libérer son esprit, casser ses aliénations tout en gardant une “morale humaine”, cela permet d’appréhender beaucoup de choses de façon plus réfléchie et poussée (et c’est assez jouissif).
Bref, rester intègre, et surtout pas intégriste!
Emmanuelle, le 17 September, 2010 à 13:17 Said:Comme vous le constatez, Pierre Barthelemy, les commentaires, de plus en plus intelligents et complets au fur et à mesure qu’ils s’égrènent, ont engendré un article dans l’article aussi intéressant que le vôtre, sur les forces contradictoires en jeu dans l’être humainet dans la société, à partir d’une question “toute bête” mais bousculante.
Pierre Barthélémy, le 17 September, 2010 à 13:47 Said:@Emmanuelle : il est vrai que jusqu’ici, je n’avais pas vraiment vu l’intérêt des commentaires. Les histoires autour du suaire de Turin m’avaient assez fatigué, surtout les commentaires gratuitement méchants et agressifs. Mais si cela peut ouvrir des débats originaux et constructifs, alors tant mieux !
Michel, le 17 September, 2010 à 17:36 Said:@Pierre Barthelemy
Puisque nous avons abordé le sujet explosif de la confrontation des cultures, je précise ce que je voulais dire. Le philosophe André Comte-Sponville le fait beaucoup mieux que moi, alors je le cite : “Si d’un point de vue théorique ou objectif (celui des sciences humaines), on peut dire que les cultures se valent, en revanche d’un point de vue pratique et subjectif, on ne peut faire que le constat inverse. Si toutes les cultures se valaient, on ne pourrait pas dire qu’une culture qui respecte les droits de l’homme vaut plus ou mieux qu’une culture qui ne les respecte pas”.
De ce point de vue, une culture qui combat le racisme, l’excision ou le cannibalisme, est supérieure aux cultures qui les acceptent. Le niveau de technicité de l’occident, auquel vous faites allusion, n’a donc rien à faire ici.
Supposons qu’au lieu du traiter de la saveur de la chair humaine, vous ayez consacré votre article au racisme avec une étude comparée des différences morphologiques entre les peuples.
Au lieu de prendre l’exemple de Yanomamis mangeant leurs morts de façon très argumentée, vous nous auriez cité les nazis et leur argumentaire non moins fourni sur l’inégalité des races fondée sur les différences entre les cranes d’aryens et de non aryens.Dans un cas comme dans l’autre, la justification n’a aucune importance : je ne mangerai pas mon prochain (même si certains y trouvent de bonnes raisons) ni ne serai raciste (quand bien même on pourrait démontrer scientifiquement l’inégalité des races) tout simplement parce que je ne veux ni de l’un, ni de l’autre.
Mon rapport personnel avec la mort n’est pas la cause de mon malaise et sur ce point vous vous trompez.
Ce qui est en cause, c’est le problème de la limite à partir de laquelle le tabou est transgressé.
Au-delà du cannibalisme, c’est celui du respect dû aux morts. Et il y a un lien étroit entre le respect dû aux morts et le respect dû aux vivants.@ahjumma
Vous commencez bien mais vous finissez dans l’outrance et le ridicule. C’est dommage.
Pierre Barthélémy, le 17 September, 2010 à 18:06 Said:@ Michel : comme toujours, quand on manque d’argument, on pratique l’amalgame (et avec les nazis, c’est mieux). Personnellement, je ne vois pas en quoi les Yanomamis respectent moins leurs morts que nous. Leurs motivations sont très argumentées et on peut parfaitement comprendre qu’ils méprisent ceux qui abandonnent leurs morts aux asticots. Bien sûr, étant d’une autre culture, je ne ferais pas comme eux, mais je respecte leur différence. Et re-bien sûr, je condamne le racisme, l’excision et les régimes qui foulent aux pieds les droits de l’homme. Mais le sujet qui fait débat ici n’a RIEN A VOIR AVEC TOUT CELA. En mettant cela sur le tapis, vous occultez et refusez la discussion que vous avez vous-même initiée : parler d’un tabou est-il une transgression ? Pour moi, la réponse est claire, c’est non.
Guy, le 17 September, 2010 à 18:30 Said:Il y a bien d’autres personnes à qui l’on pourrait demander leur évaluation du goût de la chair humaine: ce sont tous ces malheureux qui pour survivre au crash de leur avion dans la montagne ont été contraints de manger leurs voisins morts…
lecteur, le 17 September, 2010 à 22:02 Said:Le cannibalisme est vraiment un phénomène fascinant.
Au final, ce qui nous empêche de manger de la viande humaine, c’est un peu ce qui nous empeche de tuer nos semblables.
“Le visage est ce qu’on ne peut tuer, ou du moins, ce dont le sens consiste à dire: “tu ne tueras point”. écrit Lenivas.Pourquoi la viande humaine serait-elle plus mauvaise qu’une autre? Nous sommes des animaux, rien de plus, rien de moins.
AlbertFish, le 17 September, 2010 à 22:37 Said:La chair d’un homme a meilleur goût crue que cuite,enfin certaines parties seulement , et quand on y a goûté , difficile d’oublier , ça devient assez obsedant.
Le gros problème , ça provoque une très mauvaise odeur sur la peau , et ça ne part pas avant plusieurs jours.
Experience finalement à déconseiller , car elle emmene trop près de l’abîme. Neige en Espagne, le 17 September, 2010 à 23:40 Said:moi je dis : ça vaut pas le coup de se bouffer le nez !
Pat352, le 18 September, 2010 à 00:09 Said:Excellent article, très complet, très bien fait, Je le qualifierais même de savoureux Les commentaires sont aussi intéressant ethnologiquement.
Des libre penseurs avec de vraies réflexions et des curiosités qui sont le fondement de l’homme jusqu’au gens enfermés dans leurs horizon culturel ânonnant les crédos moraux et les vérités révélée du siècle, la palette est large.
Pat
Philou69, le 18 September, 2010 à 04:57 Said:Miam-Miam,
Je suis pour les végétariens. en effet, les carnivores ne sont pas très bon à manger (on n’en mange d’ailleurs pas), les omnivores sont tout à fait comestibles, mais les herbivores (les végétariens) sont bien meilleurs à manger. Si un jour je goûte de la chair humaine (j’avoue être curieux), je préfère manger de la chair de végétarien.
A bon entendeur…
PS : c’est pour rire selavy, le 18 September, 2010 à 13:49 Said:m’en voudriez-vous si j’ajoute mon grain de sel ?
Les survivant d’un accident d’avion dans la cordillère des Andes dans les années 70 avaient dû, pour survivre, manger leurs compagnons décédés. Je crois me souvenir que l’un d’eux avait déclaré que la chair avait le goût du boeuf. charly-be-good, le 18 September, 2010 à 23:29 Said:Ben finalement…
Après ma mort mon corps ne sera plus important
Alors pourquoi pas inviter tous mes amis à un super barbecue en se régalant de ma carcasse. C’est mieux que l’incinération ou dê se faire bouffer par les vers.
Seul problème pour moi… trop tard… pas de réponse au gout de l’homme
TomTom, le 19 September, 2010 à 05:45 Said:J’ai entendu dire qu’un chien ne mangerait pas la viande de chien. Qui peut me confirmer ?
Mathilde, le 19 September, 2010 à 09:20 Said:C’est justement parce que c’est tabou qu’il est très intéressant d’en parler! Comme une grande partie du lectorat cet article m’a intrigué, et je m’en suis régalée. Pourquoi, sous prétexte que c’est ‘tabou’, on devrait à tout prix éviter de discuter d’anthropophagie? Tiens, déjà, au nom de quoi c’est tabou? Et je m’interroge sur l’interdiction pré- religieuse, hein. C’est un truc de faible de se laisser dicter des règles sans en comprendre le fondement, non?
Enfin bon, pour faire court, thumbs up à l’auteur pour cet article risqué. thema, le 19 September, 2010 à 11:29 Said:bonjour,
certes il est vrai que la curiosité scientifique qui caractérise l’homme moderne l’amène à reflechir et à se poser des questions sur tout. C’est qui, sommes toute, n’est pas en soi chose mauvaise. Mais, il convient de toujours reserver de la place pour l’interdit,le sacré et le tabou qui sont souvent des gardes fous au respect de l’ordre naturel. Cest ce qui nous différencie de l’animal qui ne vit qu’en fonction des ses envies. Il ya à peine un demi siècle, l’homosexualité était considérée comme une déviation sexuelle. Il a suffit qu’un courant de penseurs se penchent sur ce tabou pour qu’il tombe au nom de la liberté sexuelle. A cette allure, je ne donne pas 20 ans à la pedophilie pour qu’un courant de penseur estime que faire l’amour à un enfant n’est pas si grave Vous savez les questions sont faciles à etre posées mais pourquoi les poser ? Le tabou est par nature un interdit qui n’est pas lié à la raison mais à la morale. Le cannabalisme est un tabou un point et trait. Ne nous posons pas der questions du genre. Essayons pourquoi pas ? AlbertFish, le 19 September, 2010 à 13:31 Said:Les grands tabous sont très souvent liés à des considérations morales qui ne sont que superficielles , car les véritables motifs sont souvent issus de “l’instinct de préservation” des sociétés humaines : l’homosexualité taboue car menace la reproductivité de l’espece , l’inceste tabou car il perturbe et compromet gravement l’économie des sociétés basées sur les relations claniques , tribales et familiales , le cannibalisme tabou car sur le long terme il est une menace très lourde pour la survie du clan , et plus largement pour celle de l’espèce.
Paradoxalement, concernant le cannibalisme certaines cultures l’ont entouré de considérations morales positives : les peuples anthropophages de Papouasie considéraient que manger un ennemi , c’était lui faire un grand honneur car le but de ce repas était de s’approprier ses qualités et sa puissance ; les notables religieux et politiques Aztèques mangeaient couramment les personnes qui avaient été sacrifiées sur “lautel des dieux” lors de repas empreints d’une très forte symbolique divine , religieuse.
Dans un sens plus moderne , le cannibalisme devient un questionnement et un tabou terriblement angoissants dès lors qu’ils s’inscrivent dans le contexte de nos sociétés actuelles tournées sans vergogne vers la marchandisation de l’humain….on sent alors que la fiction de “Soleil vert” peut être bientôt à portée de fourchette ! toto, le 19 September, 2010 à 14:50 Said:je ne sais pas mais les viandes testées ne sont pas bio alors il faut absolument quelque chose qui soit neutre au niveau gout car on le sait désormais que l´alimentation donne le gout à la viande par exemple le boeuf de Kobé. Alors à défaut de la viande humaine bio, je pense que celle d´un végétarien ou végétalien fera sans doute l´affaire … A suivre donc
ananas, le 19 September, 2010 à 15:25 Said:“quelle saveur a la chair humaine?” , question que je ne me suis jamais posée, et qui importe peu;cependant, dans l’histroire de l’humanité, des millions de corps ont été dévorés par tradition ou nécessité, et personne n’en est choqué.
je trouve votre article intéressant mais trop peu documenté (et pour cause ..!! )
delize, le 19 September, 2010 à 16:04 Said:Il est curieux de constater que les meilleurs animaux (sur le plan gustatif) sont les herbivores quand il s’agit d’animaux terrestres et les carnivores quand il s’agit d’animaux marins. Les rares poissons herbivores (carpe, tilapia, pangasus) que nous consommons ne sont vraiment pas fameux, au contraire des bars, turbots, truites et saumons, redoutables carnivores.
Cela dit, pourquoi le cannibalisme est-il un tabou ? Et qu’en est-il du point de vue juridique? Est-il interdit de consommer de la chair d’un proche décédé, par exemple ?
Rappelons que l’inceste, souvent considéré comme tabou, n’est absolument pas prohibé en France – seules les relations sexuelles avec un mineur le sont. andre, le 19 September, 2010 à 17:10 Said:monde complètement malade
AlbertFish, le 19 September, 2010 à 17:52 Said:Le cannibalisme est un tres fort tabou car l’acte de manger , dans notre culture , est un acte dénué de toute connotation religieuse , spirituelle , philosophique , c’est soit un acte naturel banal soit un moment d’intense plaisir pour les gourmets et gourmands : ceci signifie que manger un être humain dans ce contexte revient à anéantir et lui refuser toute sa part d’humanité précisemment en le réduisant à l’état de simple aliment et le rabaissant au rang d’une pomme de terre ; ou dans le cas du plaisir gustatif , de detruire l’autre au sens propre et au sens figuré , pour sa propre jouissance…..pas très sain en effet.
L’autre élément qui renforce ce tabou et qui noircit encore plus la vision qu’on peut avoir de l’anthropophagie , c’est que dans nos sociétés modernes les cas de cannibalisme sont pour la quasi-totalité liés à des personnalités déstructurées , psychotiques , qui commettent leurs actes dans un but de satisfaction de fantasme sexuel ( possession totale de la personne désirée ) : meler le plaisir , le sexe , le désir, à la mort ( et la plupart du temps au meurtre ) , ça effraie à coup sûr.